Comment nos jugements rapides nous leurrent

Notre esprit se raconte quasi en permanence des histoires  sur nous et ce que nous vivons avec une grande aisance. C’est indispensable car cela donne du sens et structure notre réalité. En revanche, il se contente la plupart du temps de très peu d’informations pour se convaincre de la véracité de son histoire. De nombreux biais agissent :
  •  L’insuffisance : La dernière personne que vous avez jugée sympathique ou au contraire sans intérêt ; sur quelles informations avez-vous établi votre jugement ? Et vous, avez-vous souffert de jugements que vous avez ressentis comme injuste ? On tient compte de ce qu’on voit ou entend et rien d’autre. Nous ne prenons pas en compte le fait que nous disposons de très peu d’informations.
  •  Le cadrage : que pensez-vous des deux phrases suivantes : « les chances de survie un mois après l’intervention chirurgicale sont de 90 % » et « la mortalité est de 10% dans le mois qui suit l’intervention chirurgicale ». Elles sont équivalentes et pourtant ; laquelle vous rassure le plus ?
  •  La disponibilité : À cause de la coïncidence de deux accidents d’avion le mois dernier, maintenant elle préfère prendre le train ou pire sa voiture. C’est ballot. Elle devrait s’intéresser aux statistiques ; c’est un biais de disponibilité.
Source : « système 1 et système 2. Les deux vitesses de la pensée. » Daniel Kahneman